Les GEMs et les questions de sous

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Une enveloppe budgétaire de plus ou moins 75 000 Euros (la moyenne pour 2019 est de 78 000) qui lui est attribuée par « l’Autorité Régionale de Santé » qui dispose d’un correspondant GEM dans chaque région. Cette enveloppe budgétaire sert principalement à payer les frais fixes du GEM (les salaires des animateurs et la location du local). 90 % du financement moyen des GEM dépend de la subvention ARS et ceux-ci n’ont donc ni les moyens d’investir dans de l’équipement perfectionné (ordinateurs, moyens de transport …), ni dans des sorties à plus de quelques kilomètres de chez eux.

Beaucoup de GEM arrivent cependant en jonglant avec les contraintes financières, à accumuler un certain capital qu’ils vont pouvoir investir dans du gros matériel (achat d’un véhicule pour 10 à 20 000 Euros), voire même achat de leur domicile comme c’est le cas pour les GEM de Nantes de la Roche Guyon (Vendée) ou de Cournon (Puy de Dômes).

Un simple budget de base

L’idée des GEM c’est de donner les bases vitales à ces associations pour qu’elles puissent survivre et partir ensuite en quête de leur autonomie. En soit le financement de l’ARS seul ne peut pas suffire très longtemps. L’État leur donne les moyens minimaux, ceux qui leur permettent tout juste de ne pas mourir de faim : une fois financés les salaires et les murs, il reste souvent moins de 1000 Euros par mois à consacrer aux activités extérieures, d’autant plus que depuis 2016 les GEM sont encouragés à avoir deux salariés. C’est à eux de faire preuve d’imagination pour transformer le plomb en or et aller chercher des subventions complémentaires. Les autorités de Santé peuvent aussi espérer que les GEM deviennent de plus en plus indispensables aux collectivités locales et les faire progressivement financer par les départements et les régions.

Sans vouloir faire de la futurologie on peut penser qu’un jour certains GEM pourraient (rien ne leur interdit) se lancer en coopératives ouvrières. C’est déjà un peu le cas de plusieurs d’entre eux particulièrement imaginatifs comme celui de Palaiseau qui a ouvert une ressourcerie, pourront peut-être un jour trouver les conditions de leur autofinancement.

Cela dit les GEM qui reçoivent d’autres financements que ceux de l’ARS restent quand même une grande minorité. Et ces financements sont la plupart du temps de l’ordre de quelques milliers d’Euros, au titre de subvention de la mairie aux associations. Certes le GEM est souvent une des associations les mieux subventionnées de la ville, mais ça ne va jamais chercher très loin (nous n’ avons jamais entendu parler de subvention municipale de plus de 5000 Euros). Les GEM font pourtant partie des éléments de communication que se doit d’avoir chaque mairie digne de ce nom dans sa politique sociale. Il existe d’ailleurs sur un site destiné aux collectivités locales un discours tout HYPERLINK “https://www.weka.fr/administration-locale/dossier-pratique/discours-et-protocole-dt28/ouverture-d-un-groupe-d-entraide-mutuelle-gem-6851/”fait pour l’accueil d’un GEM par monsieur le Maire. Les grosses subventions (souvent entre 10 et 30 000 Euros) viennent plutôt des Conseils départementaux qui financent environ 10% des GEM.

Il est étonnant que malgré ces conditions précaires d’existence (rappelons qu’un GEM est 5 fois moins bien financé qu’un centre aéré), il n’est quasiment pas question de GEM qui aient fermé leur porte (et lorsque c’est le cas, la faute en est plutôt attribuée aux adhérents, voire au Président qui a selon une image que l’on nous a plusieurs fois rapportée « pété un câble » en oubliant de prendre ses médicaments. Il arrive fréquemment que des GEM partent en vrille à cause de problèmes de gouvernance, de mésentente entre membres ou de malversation financière), mais cela va rarement jusqu’à la fermeture du GEM. Même à court d’argent un GEM va chercher par tous les moyens à rester ouvert, preuve s’il en est de son utilité.

Les pratiques des GEM concernant le reliquat de la subvention ARS, c’est à dire les quelques 10 000 Euros qui restent par an de celle-ci une fois payés les salaires des animateurs et autres frais fixes sont très diverses. Dans un certain nombre de GEM la gestion de ce budget appartient au Conseil d’Administration du GEM, dans d’autres ce sont les animateurs qui semblent décider de celle-ci. Une partie de ce reliquat part en provision et l’autre sert à alimenter le budget activités et sorties. Certains me font aussi état de demandes de remboursement de leurs ARS qui estiment qu’elles n’ont pas à financer les activités du GEM.

La solution la moins chère du monde

Vu du point de vue financier on peut même dire que les GEM sont un véritable petit miracle économique : jamais on avait trouvé une solution à si bas coût pour s’occuper de façon humaine de cette population. Pour le prix de 100 journées d’hôpital, on a de quoi occuper 50 personnes à l’année.

Et les bénéfices sont là. L’étude de l’ANCREAI a montré que grâce aux GEM et à leur rôle stabilisateur, on évitait de nombreuses ré-hospitalisations et recours aux services médicaux, notamment ceux du CMP, puisque l’animateur est également amené à jouer le rôle d’assistante sociale de ses ouailles. Les GEM permettent également d’éviter beaucoup d’autres tracas financiers : coûteuses tentatives de suicide, désengorgement partiel du CMP, fluidification des rapports des adhérents du GEM avec les services sociaux.,…

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Quelques idées de sources de financement

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