Un des maîtres mots dans la vie d’un GEM, outre l’autogestion, c’est l’autonomie. Participer à la vie d’un GEM c’est l’apprentissage de la démocratie autant que de l’autonomie, de la réappropriation d’un soi trop longtemps bafoué, un apprentissage assez balisé, puisqu’entouré d’animateurs, d’un parrain et très souvent d’un gestionnaire.
Ce concept d’autonomie et d’autogestion est d’autant plus important qu’une majorité des Gémeurs sont souvent sous curatelle et ne disposent même pas de la liberté de jouir de leurs propres avoirs. La participation à un GEM et notamment à ses instances dirigeantes, comme Président, est d’ailleurs un argument de poids pour faire lever une mesure de curatelle.
Les textes de 2016 prévoient que le GEM puisse fonctionner en autonomie, c’est à dire sans la présence d’un animateur, les adhérents prenant entièrement en charge la gestion du local et des activités. avec uniquement un numéro d’urgence à appeler en dernier recours.
La moitié des GEM que nous avons rencontrés avaient des jours d’ouverture en autonomie, souvent le week-end. Dans un petit sondage que nous avons fait auprès de nos lecteurs, 90% disent fonctionner de cette manière.
Ce jour là, la responsabilité du GEM est souvent placée sous l’autorité du Président du GEM ou d’un des membres du Bureau. Un type de fonctionnement adapté est souvent prévu : c’est ainsi que les candidats adhérents ne sont pas admis ce jour là, tout comme les visiteurs extérieurs…. Ce fut notamment notre cas au GEM de Pontoise, ou après consultation, l’animatrice décommanda notre rendez-vous parce qu’elle était absente ce jour là.
De l’autonomie momentanée à l’autonomie permanente
L’autonomie peut même aller beaucoup plus loin, certains GEM pratiquant également les sorties ou les voyages en autonomie. C’est une formule assez rare, mais sur les 30 GEM qui ont participé à l’InterGEM de Castel jaloux, 5 environ étaient venus sans animateur (dont ceux d’Ancenis, de Pontivy et de Bergerac)
Il arrive de toute façon plusieurs fois dans l’année pour cause de maladie, formation ou vacances qu’un des animateurs ne soit pas présent pendant plusieurs jours. Là, le fonctionnement en autonomie devient presque obligatoire, puisque un GEM peut difficilement se permettre de fermer ses portes sans rendre ses adhérents profondément malheureux. Cela dit autant l’autonomie ponctuelle est courante dans un GEM, autant un fonctionnement en autonomie permanent est difficile à mettre en place. Quelques GEM dont celui de la Réunion ou la Maison Bleue à Perpignan, se sont même complètement passés d’animateur salarié pendant quelques années avant d’en recruter un à nouveau, tellement le GEM était devenu difficile à gérer.
Mais très souvent en l’absence d’animateur, le gestionnaire du GEM fait fermer le GEM. C’est ce qui est arrivé au GEM d’Arnouville au moment de la crise Covid19 quand il a perdu ses 2 animateurs. De même la plupart des GEM préfèrent fermer leurs portes pendant que leur animateur est en vacances plutôt que de confier l’entière gestion aux Gémeurs.
Témoignage :
” Au GEM Arrimage à Coutances, les permanences autonomes fonctionnent plutôt bien et sont même demandées. A croire, qu’ils ne veulent pas que les animateurs soient trop souvent là. Les adhérents ont voulu ouvrir du lundi au dimanche. La condition était bien sûr, la mise en place de permanences autonomes 2 jours par semaine. Effectivement, ça prend du temps. Il faut y aller, aller petit à petit et ça dépend des personnes qui fréquentent le GEM. Parfois une nouvelle personne peut lancer une dynamique… Tout adhérent peut assurer cette fonction (membre du CA ou non). On propose généralement une permanence à 2. Le binôme peut être composé d’une personne à l’aise et une autre qui l’est moins. CA peut rassurer surtout au début. Pour s’essayer, il arrive que des adhérents assurent l’accueil 30min, 1h ou 2h pendant l’absence d’un animateur. Nous avons un planning pour les permanences, Les adhérents s’organisent maintenant entre eux pour créer leurs binômes. Nous les sollicitons parfois. Sinon, nous avons mis en place des réflexions collectives pour notamment réfléchir à comment accueillir et élaborer ensemble un protocole d’accueil, ou encore quoi dire au téléphone. Il peut aussi y avoir des numéros à appeler si problème. En tout cas, pour que ça fonctionne il ne faut pas voir ça comme quelque chose de difficile ou de “risqué” mais comme une expérience positive, valorisante et source d’entraide… Enfin c’est mon avis.” Mélina
Une discution sur l’autonomie sur le groupe Facebook d’Entraide Mutuelle. N’hésitez pas à y participer.
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