La création de 54 GEM/ClubHouses

Des « collectifs d’entraide et d’insertion sociale et professionnelle » pour les personnes souffrant de troubles psychiques, sur le modèle des « clubHouses », vont être développés et soutenus. Une instruction parue au Bulletin officiel Santé, Protection sociale, Solidarité (BO-SPSS) du 15 septembre 2022 détaille le cahier des charges pour développer ces structures. Pour l’instant ça n’a encore donné lieu à aucune initative concrête. Il y avait déjà eu dans le Cahier des Charges 2016 la volonté que les GEM aident au retour à l’emploi, ce qui avait suscité de vifs débats et donné lieu à peu d’actions, seules quelques très rares GEM ayant créé des ateliers emplois. Le Cahier des Charges 2019 avait d’ailleurs fait machine arrière. Cette fois l’initiative est plus subtile puisqu’il s’agira de GEM spécifiques.

Outre les moyens renforcés par rapport au GEM, l’instruction de ce nouveau dispositif vise à régler la question de la gouvernance d’un “collectif d’entraide” de manière assez radicale au regard des GEM.

Dans ces nouvelles structures de type associative, la cogestion se comprend par une participation des adhérents au Conseil d’Administration pour la moitié de ses membres (et non pour la totalité). De plus il n’est pas indiqué que le président, responsable juridique, est une personne concernée (on suppose qu’il peut être une personnalité lambda), et enfin,l’association bénéficie d’un poste de “directeur”. C’est une façon de régler la question : ici, ce qui importe est moins l’autonomisation du GEM et du collectif des personnes concernées que la mise au travail (ou dans les conditions du travail). La participation au dispositif lui-même est largement soutenue par des administrateurs et un président du CA qui peuvent ne pas être concernés, un directeur qui assume des tâches (et des responsabilités) de direction, et des chargés d’insertion qui agissent auprès des personnes, non plus comme des « animateurs » mais comme des coachs et des accompagnateurs vers l’emploi.

Bien sûr, il est indiqué dans le cahier des charges des « Collectif d’Entraide », que les tâches devront être mises en place en « autogestion si possible ». Mais il est fort possible et probable que ce sont les tâches administratives qui seront d’abord confiées au directeur, au président et aux administrateurs non concernés par le handicap, hormis pour des personnes concernées visant à trouver ou retrouver un emploi administratif ou comptable.

Bien sûr, il est indiqué dans le cahier des charges des « Collectif d’Entraide », que les tâches devront être mises en place en « autogestion si possible ». Mais il est fort possible et probable que ce sont les tâches administratives qui seront d’abord confiées au directeur, au président et aux administrateurs non concernés par le handicap, hormis pour des personnes concernées visant à trouver ou retrouver un emploi administratif ou comptable.

De plus, la reconnaissance du handicap n’est pas demandée, comme dans les GEM, et ces deux dimensions (cogestion si possible avec un directeur et non reconnaissance) peuvent discriminer une population singulière : cela peut servir de porte d’entrée à des personnes auparavant suivies par le dispositif ordinaire d’emploi et constituer possiblement une clientèle aux troubles légers et fort peu handicapants, orientant d’autant plus les personnes avec troubles plus graves vers les GEM… Cette orientation (avec un poste de direction) n’avait pas été retenue pour les GEM

• Instruction N° DGCS/SD3B/2022/195 du 31 août 2022 relative à la diffusion du cahier des charges des collectifs d’entraide et d’insertion sociale et professionnelle, Bulletin officiel du 15 septembre 2022, texte à retrouver en pages 47-61.

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