- Par Jean-Luc Minart
Nés dans l’effervescence des années 1960, les lieux de vie et d’accueil (lva) sont de petites structures domestiques qui accueillent de 3 à 7 personnes de tout âge et de toutes difficultés. Si leur existence a été officialisée par la loi de 2002, ils restent largement méconnus. À mi-chemin entre accueil familial et établissement, chaque « lieu » est un arrangement singulier du projet de vie de ses permanents et de leur activité d’accueil, qui selon le cas se veut éducative ou thérapeutique. Il en existe environ 500 en France, accueillant de 2 à quelques dizaines de personnes. Il est intéressant de noter que leur existence à été officialisée 3 ans avant celle des GEM. Les communautés Longo MaÏ en sont l’archétype et leur pape a été l’éducateur Fernand Deligny.
C”est beaucoup en pensant à ces lieux que les GEM ont été conçus, sorte d’utopie partielle, là où le lieu de vie devient lui utopie totale, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un lieu non ségrégué et productif économiquement.
Mieux comprendre les lva, leur histoire, leurs pratiques et les éléments de cette alchimie qui a souvent permis l’accompagnement des « incasables » et qui a su se garder de l’industrialisation médicosociale, tel est l’objectif de ce livre. De par leur situation marginale et leur développement parallèle, les lva posent des questions de fond à l’ensemble du travail social. À l’heure où les doutes et les souffrances identitaires culminent dans ce secteur comme dans bien d’autres, quelle inspiration peut-on tirer de cette expérience humaine qui a cherché à tenir ensemble les écologies environnementales, sociales et mentales ?
Loin d’être nostalgique, l’état des « lieux » présenté témoigne d’un dynamisme, propre à accompagner une résurgence des expérimentations et la nécessaire reprise des analyses pionnières du travail social. Il en va du respect de l’« usager » et de la santé du travailleur social.
https://www.cairn.info/lieux-de-vie-et-d-accueil–9782749239279.htm
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