Naïm, Cyril et Julien, sont trois adhérents de la Belle Journée. Ils fréquentent tous les trois l’Association depuis la rentrée. L’un a été orienté par un club de prévention. L’autre a simplement trouvé l’Association en surfant sur Internet. Cyril, lui, a entendu parler du GEM par une autre Association qui l’aide dans ses démarches de logement. Naïm fréquentent plusieurs Associations, il fait notamment de la musculation à l’Armée du Salut, rue de Valenciennes. Il vient ici principalement pour les activités mais aussi parce que ça lui évite de passer ses journées « à fumer ou à tourner en rond ». Depuis qu’il vient ici, il se sent mieux. Son souci, c’est surtout son addiction au cannabis. Il est également resté marqué par le suicide auquel il a assisté il y a un peu plus d’un an. Il ressent son addiction comme « une nécessité pour lutter contre la dépression et le stress ». Il explique que lorsqu’il fume, ses propres pulsions suicidaires s’estompent. Il a pour projet de faire du bénévolat à la Croix Rouge, afin d’aider à distribuer des soupes et des repas. Il trouve cela important de participer à aider d’autres personnes. Cyril a 24 ans, « ancien SDF et toxicomane sevré » (ancien consommateur d’héroïne). Il est maintenant sevré « depuis trois ans », il s’en est sorti grâce à sa copine qu’il a rencontré pendant qu’il était hospitalisé. Aujourd’hui, il parle de la drogue comme d’un « véritable poison, un voleur de vie ». Il aimerait reprendre une formation en tant qu’aide-soignant. Il a toujours voulu travailler dans le social, au contact des gens. Il pense que son aide pourra peut-être aider d’autres personnes à se sortir de la drogue ou de la rue. Cyril nous parle des appréhensions qu’il pouvait avoir à son arrivée « autour des troubles psychiatriques que peuvent rencontrer les autres personnes du GEM ». Il ne connaissait la maladie que par les hôpitaux, un milieu parfois très dur. À La Belle Journée, il a pu découvrir « un véritable contact humain » qui fait qu’aujourd’hui « il n’y pense plus ». Ses appréhensions ont disparu. « Parfois je ne savais pas trop comment réagir et tels ou tels discours ou propos. Je réponds, j’essaie d’apporter un discours positif ».
Julien, lui aussi, nous raconte un peu son parcours : il a été victime de violences graves à l’école, « frappé avec des barres en fer » par plusieurs personnes. Un acte gratuit qu’il n’a pas compris. Cyril aussi a connu les violences lorsqu’il était dans la rue, à dormir dans une tente. « C’est un vrai traumatisme, la rue ne m’a rien apporté de bon. J’ai peur de la rechute et que ça recommence ». Après un passage en IMPro, Julien souhaite aujourd’hui terminer sa formation pour le permis B qu’il a commencée depuis peu. Il voudrait également passer un diplôme de mécanicien dans l’automobile et cherche un centre de formation d’apprenti spécialisé. Il dresse tout de même un constat : « c’est frustrant parce qu’on n’a pas les compétences ».
Un ami de Julien nous rejoint à l’atelier : il s’agit de Sébastien. Tous les deux se sont rencontrés en SEGPA au collège et sont amis depuis. Sébastien, lui, souhaiterait travailler dans les espaces verts. Il précise les propos de son ami : « on est juste un peu lent mais on a les compétences ».
Avant, Sébastien travaillait dans la restauration mais il y avait beaucoup de choses à faire. « Je n’étais pas assez rapide. Ils m’ont dit qu’il faudrait toujours quelqu’un derrière moi. » Tous viennent au GEM parce qu’il aime parler, boire un café, échanger, faire connaissance, partager leurs expériences. Le GEM c’est aussi des activités : Julien a été au match Lille Bastia au Grand Stade et au Musée de la Piscine voir l’expo Chagall. Il a également pu aller voir au cinéma « Skyfall », le dernier James Bond.
2 Commentaires
Auteur
Portraits d’adhérents (Journal du GEM La Belle Journée 59)
Bonjour, ce site WEB est avant tout le journal de recherche d’une thèse en train de se faire, réalisé dans des conditions très acrobatiques et souvent dans le noir.
Portraits d’adhérents (Journal du GEM La Belle Journée 59)
Bonjour,
Il est dommage que dans ce témoignage vous ne laissiez pas apparaître les paroles de ces personnes avec des tirets et des guillemets. Cela leur donnerait de la “consistance”. De même, il y a quelques fautes d’orthographe, c’est dommage…