Pourquoi cette thèse ?

C’est ce que j’écrivais au printemps 2018, cela reste toujours aussi vrai aujourd’hui et j’ai l’impression d’avoir atteint le but.

Avant tout peut être pour faire ce que je n’avais pas voulu ni pu faire quand j’avais 22 ans : un gros investissement intellectuel, professionnellement non rentable, sans gagner d’argent pendant 3 ans. A l’époque j’étais devenu le spécialiste Européen de l’aide psychologique par téléphone, mais ma thèse n’était pas financée, à cause de mes incartades journalistiques (« Ne dites pas Elle l’aurait été sans doute au bout de quelques mois. Mais j’ai préféré poursuivre dans la voie journalistique beaucoup plus trépidante exercée entre autre dans le groupe Condé Nast (Ne dites pas à ma mère que je suis chercheur au CNRS, elle me croit sexologue à Marie Claire). Foin de tout cela aujourd’hui à 50 ans. Je me retrouve bien au contraire dans cet approfondissement des choses, dans l’écriture de plusieurs centaines de pages sur le même sujet, un peu à l’écart de l’écume de l’actualité. Et c’est la que à la fois la psychiatrie et les Groupements d’Entraide Mutuelle me sont apparus comme Le sujet sur lequel travailler.
Travailler sur ce sujet m’apparaît comme une façon de faire un complément d’enquête par rapport à mes premiers travaux universitaires sur l’aide psychologique par téléphone (sujet sur lequel j’ai travaillé à mi-temps de 1988 à 1993) en l’abordant sous un jour entièrement nouveau, avec un cerveau beaucoup plus aguerri. Alors que je m’étais à l’époque intéressé à la caresse (l’aide psy par téléphone ça ne fait de mal à personne), je me confronte maintenant au marteau -les troubles psychiques profonds et les réponses lourdes et permanentes de la médecine, comblant ainsi la frustration que j’avais eue à l’époque de ne pas réussir à prendre en compte la dimension psychologique du sujet. Aujourd’hui, avec 30 ans de bagage existentiel, la psychologie, j’en fais mon affaire et j’ai à peu près compris de quoi il s’agissait même si cela reste pour moi beaucoup de bouillie. Je me souviens avoir eu un mal fou à bien comprendre la dimension psychologique des choses, ce que ça voulait dire avoir des problèmes psychologiques, et je n’étais pas capable d’y réfléchir autrement qu’en surface. C’est pour ça que je m’étais orienté vers une analyse historique et structuraliste du phénomène des services téléphoniques, plutôt que vers l’étude des pratiques d’écoute, de la forme de relation d’aide qui s’y développait ou du contenu des appels reçus. Je m’étais plus focalisé sur la technique du téléphone, m’inspirant des travaux de sociologie des télécommunications (Jacques Perriault, livre « La logique de l’usage », Christian Pinaud, livre « Entre nous téléphones »,…). C’est pour ça d’ailleurs que j’ai très rapidement abandonné le domaine du travail social et de la relation d’aide, pour m’intéresser à toutes les formes de socialisation médiatisées par une technique et pour devenir journaliste spécialisé dans le thème télécoms & société. Ce qui m’a amené à devenir ensuite un professionnel de l’Internet, un technicien des outils de communication au service de l’humain, des relations et réseaux sociaux.
Mon intérêt pour renouer avec la recherche en sciences sociales est démultiplié par la formidable évolution qu’ont connue les outils et les moyens de connaissance et d’investigation depuis la fin des années 80 et le tout début des années 90 (86-93 ma période active). Ce qui permet de faire des choses entièrement nouvelles. Les conditions de travail ont entièrement changé. Nous étions à l’époque au balbutiement des Banques de données avec des données beaucoup plus rares, très chères à obtenir (l’équivalent de 3 Euros l’article sur Lexis), une littérature grise parfois manuscrite ou ronéotypée et l’obligation de se déplacer de bibliothèques en bibliothèques spécialisées pour faire le tour d’un sujet.
Ca m’intéresse aussi beaucoup de travailler enfin sur un sujet largement documenté sur lequel ont été publiés des dizaines d’ouvrages et où je vais pouvoir véritablement confronter mon travail de recherche à celui des autres. Une différence fondamentale par rapport aux 2 sujets « de niche » sur lesquels j’ai précédemment travaillé en profondeur : la Citizen Band et les Services d’Aide Psychologique par téléphone. Il n’y avait en effet quasiment pas de littérature sur ces sujets, à peine 2 ou trois livres abordant le sujet, jamais de travaux universitaires consacrés au sujet,….
A propos de l’auteur : Diplômé de l’EHESS (CREDA, Centre de Recherche sur les Dysfonctionnements de l’Adaptation) et titulaire du DEA de l’EHESS “Anthropologie Sociale et Culturelle” (1992). Mon mémoire de DEA sur les services d’aide psychologique par téléphone (dirigé par François Raveau, jury composé d’Alain Touraine, Robert Castel et Michel Maffesoli), a été publié sous forme de Que Sais Je (N°2682). Cofondateur en 1990 de la revue Sciences Humaines j’en fus le journaliste salarié pendant 2 ans. J’ai par ailleurs publié un autre ouvrage en 1995 sur un sujet connexe, la Citizen Band (la tribu des cibistes 1995 qui a reçu le prix « Communication & Volonté ») et une centaine d’articles journalistiques dans ce domaine d’activité (Sciences Humaines, Journal International de Médecine, Journal du Téléphone, L’impatient, Sciences &Avenir, ….)
Après 25 ans passés dans les mondes d’Internet et du journalisme et 7 ans  à parcourir le monde, je me suis consacré pendant 3 ans à l’action humanitaire avec la Croix Rouge Française, le Secours Catholique et les Camions du Cœur (aide aux exclus et aux migrants). Je me suis plongé dans le monde de la psychiatrie depuis 2017.
Profil professionnel complet : https://www.linkedin.com/in/adminet/

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