Cet article a été écrit en réponse à l’adhérent d’un GEM, qui me sollicitait pour savoir s’il était normal qu’il y ait autant d’exclusion dans son GEM. Je le remets à jour aujourd’hui à l’occasion d’une grande enquête lancée par Mut GEM sur ce thème que vous trouverez ici
Je ne sais pas combien il y a eu d’exclusions dans votre GEM. Mais ayant enquêté de façon approfondie auprès d’une bonne vingtaine de GEM en France et si j’en crois mes interlocuteurs du CNIGEM ou d’ailleurs, je peux dire qu’en effet il n’y a normalement pas plus de quelques exclusions par an dans un GEM et qu’il s’agit presque toujours d’exclusion temporaire pour quelque semaines.
La vie dans un GEM n’est pas tous les jours un long fleuve tranquille. Il y a et c’est la vie, des hauts et des bas, parfois tout le monde est calme, parfois cela s’excite, d’autant plus quand on se retrouve à 40 dans un local de 60 mètres carrés et que l’on se fréquente depuis de nombreuses années. Les GEM accueillant un public fragile et désocialisé, il est plus que normal que tout ne s’y passe pas toujours parfaitement bien. C’est pourquoi la plupart des GEM sont obligés à intervalles plus ou moins régulier d’exclure un membre violent. Ces exclusions sont la plupart du temps très temporaires, ne durant que quelques semaines. Tout est fait au contraire pour qu’elles soient le plus indolores possible. En effet un GEM peut accueillir tout le monde, même les cas les plus désespérés, quitte à ce que leur accueil ne se fasse que certains jours et uniquement en présence de 2 animateurs. C’est pour ça d’ailleurs, que le Cahier des Charges recommande de ne pas trop accueillir le public des sans domicile fixe, la fréquentation des GEM étant même parfois réservée aux personnes disposant d’un toit. Les SDF du fait de la dureté de leurs conditions de vie, sont plus que d’autres coutumiers de pratiques asociales et moins respectueux des règles d’hygiène, toujours très mises en avant dans les GEM (on nous a raconté le cas d’un GEM qui refusait des personnes n’ayant pas mis de parfum,…).
L’exclusion définitive
Il arrive pourtant dans certains GEM (dans celui de Fontenay-aux-Roses (Hauts de Seine) ou à Janus (Montpellier) et à la Maison Bleue de Perpignan, que les exclusions soient prononcées à vie. Une pratique que réprouvent fortement les ARS quand nous leur en parlons dans la mesure, où exclure un membre d’un GEM, c’est renforcer l’exclusion d’un exclu, le désigner comme un psychopathe irrécupérable. Les GEM fortement excluants sont gérés par les adhérents avec une faible présence des professionnels qui sont les seuls souvent à pouvoir garder suffisamment de recul. Sylvain Bourg, animateur du GEM Micro-Sillon a consacré en 2018 son mémoire de DEIS (Diplôme d’Étude en Ingénierie sociale Toulouse Jean Jaurès) à la comparaison de 2 GEM, l’un ayant un animateur professionnel et l’autre un animateur adhérent. Il montre à quel point l’animation est beaucoup plus chaotique dans le second GEM que dans le premier. Nous avons pu observer au quotidien et au long cours le phénomène dans le GEM l’Étoile Polaire de Paris où nous disposons d’un informateur, l’association animateur adhérent + forte proportion de bipolaires donnant un aspect particulièrement rock’n’roll avec démission collective régulière du Conseil d’Administration, exclusions temporaires à la chaîne. Malgré cela, ce GEM tient mordicus à avoir un animateur adhérent, seul à même à faire vivre le GEM avec empathie. C’est plus dur, mais c’est le prix de la liberté. La vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Trop d’exclusions, qui plus est, définitives, ça montre forcément qu’il y a un problème quelque part : dans le recrutement des membres (normalement on fait comprendre a à peu prés la moitié des gens qu’on accueille, qu’ils n’ont pas leur place dans le GEM ou on leur montre suffisamment les spécificités du GEM pour qu’ils n’aient plus envie d’y adhérer. Le troisième cas de figure étant que le GEM soit rempli d’individus suffisamment dingos pour que tout individu normalement constitué n’ait pas envie d’y aller).
De la diplomatie InterGEM :
Mais que se passe-t-il, quand des Gémeurs de 2 GEM différents sont en bisbille ? Dans les sociétés modernes, il y a tout un tas d’organisations supra-nationales pour gérer ça, dans les GEM par contre tout reste à faire. Le plus simple est sans doute de s’inspirer des tribus primitives où les différends sont gérés par les chefs des villages concernés. Nous avions à un moment songé à faire appel aux parrains, souvent mieux à même de répondre à des cas forcément complexes. Mais dans une logique d’autonomisation des GEM, il est indispensable que tout cela relève des Présidents de GEM, quitte à se qu’ils fument beaucoup de calumets de la paix, avant d’arriver à une solution.
Le parrain pour recadrer le Président en dernière instance
Le nœud du problème peut se situer au niveau du désir de toute puissance du Président qu’il va satisfaire en excluant tous les membres qu’il souhaite, “au bon plaisir du roi”. Ce désir de puissance peut également s’exprimer par une sexualité débridée. Dernier cas : la tendance au somptuaire, mais c’est un autre problème et on ne peut pas reprocher à un Président de vivre dans le luxe que lui impose son statut social.
Dans ce cas là et si le Bureau ne réagit pas, je crois que la seule solution que vous avez vous les adhérents, est de faire appel à votre parrain (vous devez en avoir un c’est dans le Cahier des Charges) pour qu’il temporise ou si cela s’avère nécessaire (mais je ne sais pas encore comment cela est techniquement possible) le démissionne ou le fasse enfermer (cas de figure pas si rare que ça). Le parrain est dans le cas d’un Président défaillant (ou ne lui plaisant pas s’il a le soutien d’une partie du CA du GEM), en droit de reprendre temporairement le pouvoir, le temps de remettre le GEM sur de bons rails.
Extrait du réglement intérieur du GEM Arlequin (Lyon) document datant de 2012
ÉCHELLE DES SANCTIONS
29)-Le règlement intérieur prévoit que des sanctions puissent être appliquées en cas de non-respect de ce dernier. Une échelle de sanctions a été réfléchie afin de ramener de la mesure dans les échanges au sein du G.E.M et garantir à chacun un cadre agréable.
Selon la gravité des événements et des incidences sur les personnes participants à la vie du G.E.M, les sanctions peuvent être un avertissement oral, un avertissement écrit, une demande de retrait du groupe pour une durée définie ou définitive. Parce que nous savons que certaines périodes peuvent être plus difficiles à gérer et afin de prévenir une aggravation de ces situations, des démarches propres à soutenir les adhérents en souffrance ont été réfléchies par l’ensemble des adhérents : Dans le cadre d’un regard bienveillant porté sur l’ensemble des adhérents, l’animatrice est mandatée par eux pour prévenir une montée possible d’agressivité de la part d’un adhérent en souffrance. Elle devra soutenir tout adhérent en difficulté par les échanges qu’elle aura avec lui. Si ceux-ci ne pouvaient suffire à ramener de l’apaisement, elle aura à rappeler à l’adhérent que la fréquentation du GEM implique une stabilité émotionnelle propre aux échanges. Au-delà de la nécessité de deux rappels au calme, elle devra signifier à l’adhérent qu’il doit suspendre sa fréquentation du GEM jusqu’à ce que celle-ci puisse être apaisée.
30)-L’ambiance au sein du GEM et le respect du règlement impliquent tous les adhérents. Dans le cadre de cette responsabilité partagée, c’est à eux de voter la sanction appropriée. Ils pourront soumettre leur décision aux membres de Luciole qui en apprécieront à leur tour la justesse et en seront garants. L’animatrice veillera à son application.”
Pour aller plus loin :
Quand le GEM est contraint de prononcer des sanctions (Horizon81 mai 2019)
1 Commentaire
Auteur
Un Gémeur qui nous raconte son entretien avec le président du GEM qui a faillit déboucher sur un licenciement en bonne et due forme
Le président hausse le ton pour un oui ou un non
Cette entretien n’est pas fait pour vous accabler et régler nos comptes,
mais dénouer une situation tendue qui a duré plus de trois ans
Il assez de conflit dans nôtre société,il n’est pas nécessaire d’en rajouter
Mais améliorer nos relations (encadrant,adhérents,moi même et extérieur) pour le futur et faire un trait sur le passé
Des situations comme ça m’est arrivé dans ma jeunesse,
ça m’a rendu faible et handicapées,
donc c’est très blessant actuellement
Cette décision induit une mauvaise ambiance générale
Les adhérents même s’il n’ont pas de compassion pour moi,consciemment ou inconsciemment il pense que ça peut leur arriver,et aussi ça donne une mauvaise image des décideurs d’où la mauvaise ambiance
Ça crée dès conflit du à ma fragilité et celle des autre adhérents et les responsables ont plutôt mis de l’huile sur le feu en utilisant des mots blessent et provoquant envers moi,
cela donne libre arbitre aux adhérents de se lâcher ou d’être méprisant
Pourquoi un tel acharnement
Droit de se garé dans le parking
Droit d’appeler la remorqueuse
Les choses à ne pas dire
Tu viens au Gem uniquement pour recharger ta voiture
Tu choisis entre le Gem ou ta vie sociale
T’avais qu’à acheter un diésel
Recharger mon véhicule est un privilège
Si t’es pas content tu ne viens plus
Comment tu faisais avant
Comment tu faisais pendant le tour de France (sans attendre de réponse)
Me disputé comme un gamin
Tu à qu’à prendre les transports
Vas te recharger chez nos voisins
Dorénavant tu te gare ailleurs que sur notre parking
Tu es un pervers tu nous mes dans le fait accompli avec ta batterie vide
Bien sûr cette entretien n’a abouti à rien face à un président orgueilleux